La débâcle

L'avancée allemande et la défaite militaire

A la Drôle de Guerre succède l'attaque foudroyante de l'aviation et des blindés allemands, la guerre-éclaire ou Blitzkrieg. Cette attaque et la défaite française qui s'ensuit ont fait l'objet d'une abondante littérature. Le lecteur pourra se référer aux deux numéros suivants du magazine en ligne Histo'mag :

Histo'mag n°65, mai-juin 2010 mai-juin 1940 : le cataclysme

Histo'mag n°88, sept.-oct. 2014 Juin 1940 : retour sur une défaite

  

Des unités entières de l'armée française sont disloquées, et de nombreux courrier ne trouvent pas leur destinataires.

  
Lettre envoyée le 19 juin 1940 des Sables d'Olonne à destination d'un militaire au secteur postal 5621. Le destinataire n'ayant pu être trouvé, la lettre est retournée à l'expéditeur après apposition de doubles barres sur l'adresse et des cachets Le destinataire n'a pu être atteint à l'adresse indiquée et Retour à l'envoyeur. Un très grande quantité de lettres adressées aux militaires ont ainsi été retournées en juin 1940.

Le repli des administrations

Les administrations françaises se replient devant l'avancée des troupes allemandes qui franchissent la Meuse le 13 mai 1940 et occupent Paris, déclarée ville ouverte, le 14 juin 1940. Le gouvernement a lui quitté Paris pour Tours (Indre-et-Loire) le 10 mai 1940.



     
 

Lettre envoyée le 10 juillet 1940 à destination du Centre d’Administration Territorial de la 6ème région militaire de Châlons-sur-Marne (Marne) replié à Montpellier (Hérault) puis à Fons (Lot) en raison de l’avancée allemande.

 
 

L'exode des civils

L'avancée allemande a jeté sur les routes près de huit millions de civils français, auxquels s'ajoutent des Belges et des Néerlandais, fuyant le nord en direction du sud dans des conditions dramatiques tout en subissant le feu de l'aviation allemande.

  
  
La sècheresse administrative de ces télégrammes officiels datés de juin 1940 et émanant de services municipaux et préfectoraux tentant d'organiser les flots de réfugiés ne reflète par le drame qu'a été l'exode de millions de civils.

Opération Dynamo : l'évacuation de Dunkerque

Acculés par l'armées allemande, les soldats britanniques de la BEF et des unités françaises sont encerclés à Dunkerque. Profitant du répit dû à un ordre d'Hitler au général von Rundstedt de stopper l'avancée de ses blindés devant Dunkerque (ordre connu sous le nom de Haltsbefehl), une évacuation massive des troupes britanniques et françaises est organisée au moyen d'une flottille de navires militaires et civils.

  
Lettre envoyée le 26 janvier 1940 par un marin du torpilleur Foudroyant, navire qui a été coulé par une attaque aérienne le 1er juin au large de Dunkerque en participant à l'opération Dynamo

Cette évacuation, connue sous le nom d'opération Dynamo, s'est déroulée du 21 mai au 4 juin 1940. Quelques 340 000 soldats alliés, dont 100 000 français, ont pu être évacués vers le sud de l'Angleterre. Les soldats français, temporairement accueillis dans les port ou des villes du sud de l'Angleterre (Southampton, Weymouth, Plymouth, Tonbridge, Tildworth) ont ensuite de nouveau ré-embarqués depuis les ports britanniques de Southampton, Weymouth ou Plymouth vers la Bretagne et la Normandie pour reprendre le combat.

Les courriers présentés ci-dessous ont été envoyés par des soldats français lors de leur passage en Grande-Bretagne. Ils ont une marque de franchise rouge britannique paid avec indication du nom de la ville, et parfois une marque d'acheminement via la poste aux armées françaises.

  
Très belle carte militaire britannique utilisée par un évacué français avec marque paid de Tonbridge. La marque britannique est datée du 3 juin 1940, la carte a ensuite été prise en charge par la poste aux armées française le 6 juin 1940 et est arrivée à destination le 11 juin 1940 à Saint-Symphorien-le-Lay dans la Loire.
  
Enveloppe envoyée par un militaire français du SP 17.678 avec marque de franchise britannique de Southampton du 15 juin 1940 et prise en charge par la poste aux armées française le 16 juin 1940. Marque d'arrivée partielle en Côte d'Or au dos.

La méthode d'acheminement du courrier des évacués de Grande-Bretagne vers la France n'est pas certaine, mais l'absence de toute marque de contrôle international accrédite l'hypothèse d'un acheminement direct spécial de Grande-Bretagne vers la France. L'hypothèse la plus plausible est la suivante:

  • A l'arrivée en Grande-Bretagne, remise au soldat français de cartes ou enveloppe marquées paid
  • remise de ces enveloppes spécialement marquées à la poste militaire britannique qui les met sous sac et confie les dépêches aux navires rapatriant les militaires vers la France
  • récupération des sacs par la poste aux armées française qui traite ces courriers comme tout courrier militaire, avec parfois apposition d'un cachet poste aux armées.
  • Les militaires et civils français internés en Suisse

    En pleine débâcle des milliers de militaires et civils français acculés par l'armée allemande se réfugient en Suisse, notamment en provenance du Jura d'où le 45e corps d'armée et la populations franchirent la frontière devant l'avancée des blindés du général allemand Guderian. Ces réfugiés, tant civils que militaires, sont hébergés dans des camps militaires d'internement. Les internés seront rapatriés début 1941 pour la plupart.

      
    Enveloppe envoyée de Toulouse le 9 novembre 1940 à un civil interné au camp de Zollbrück (cachet du camp), puis redirigée vers le camp de Büren (cachet du camp au dos et dateur du 19 novembre 1940) et de nouveau redirigée vers Winterthur. Cachet de contrôle Zuzustellen - Feldpostdirektion (A transmettre - Direction de la poste militaire) de la poste militaire Suisse. Le timbre est oblitéré par une flamme grattée de Toulouse, le slogan ayant été retiré après l'armistice.