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Le camp de Gurs a ouvert en avril 1939 afin d'héberger les espagnols (hommes, femmes et enfants) de la Retirada, la fuite des populations civiles et des combattants Républicains devant l'avancée des troupes franquistes.
Dès son ouverture, du fait de son importance, le camp de Gurs est doté d'un bureau de poste.
D'une capacité d'environ 19 000 places, il est constitué de barraquements organisés en ilots :
Comme dans tous les camps construits à la hâte pour l'accueil des réfugiés, les conditions de vie sont déplorables : boue envahissante, conditions sanitaires précaires, prolifération des parasites et des maladies.
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La composition du camp de Gurs va constamment évoluer au cours de son existence au grè des mouvements d'internés (départ d'Espagnols, arrivés des Allemands et Autrichiens, des internés politiques, des juifs).
Une partie des internés, notamment espagnols, constitue la 182ème Compagnie des Travailleurs Etrangers qui deviendra le 182ème Groupement des Travailleurs Etrangers
Les Allemands, Autrichiens et apatrides (déchus de leur nationalité allemande par le IIIème Reich en raison de leurs opinions anti-nazies) sont désignés comme indésirables par le décret-loi Daladier du 12 novembre 1938 relatif à la situation et à la police des étrangers. Ce décret entre en application dès la déclaration de guerre en septembre 1939, mais les premiers internés Allemands n'arrivent à Gurs que début 1940.
De mai à septembre 1940, en pleine débâcle, le camp voit affluer des internés transférés des camps des régions du nord de la Loire, souvent après une première étape via le camp des Milles près d'Aix en Provence. En effet devant l'avancée allemande, les autorités françaises ont transférés prisonniers et internés vers le sud en même temps que les administrations étaient repliées.
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Sous le régime de Vichy les juifs étangers sont internés dès la mise en place des lois sur le statut des juifs d'octobre 1940. Ainsi le camp de Gurs comme de nombreux autres camps hérités de la IIIème République devient un rouage de la politique antisémite de Vichy. Nombres d'internés indésirables sous la IIIème République étaient d'ailleurs des juifs allemands.
La loi sur la situation des étrangers en surnombre dans l'économie nationale du 27 septembre 1940 transforme les Compagnies de Travailleurs Etrangers (basés sur le volontariat) en Groupements de Travailleurs Etranger (au sein desquels l'incorporation est forcée).
La 182ème CTE basée à Gurs devient ainsi le 182ème GTE. Arrive également à Gurs le 722ème GTE, probablement fin 1940.
A fin 1940, le camp de Gurs est quasiment exclusivement peuplé de juifs et d'internés politiques, les Espagnols ayant preque tous été transférés vers d'autres camps, notamment vers le camps de Rivesaltes.
A partir d'août 1942, le régime de Vichy livre au régime nazi des milliers de juifs détenus en zone sud en vue de leur déportation en Allemagne. 3 900 juifs interné à Gurs seront ainsi envoyés au camp de Drancy en zone nord puis de la vers les camps de concentration et d'extermination.
Le 1er novembre 1943 le camp est dissout mais il reste toutefois quelques internés : des nomades, des femmes. Tous les juifs ont été déportés.
Les derniers internés sont libérés à la Libération de la région le 25 août 1944.