Les prisonniers de guerre allemands en France en 1939-1940

Durant la Drôle de Guerre, relativement peu de prisonniers ont été fait de part et d'autre. Environ 2 000 prisonniers allemands ont été retenus en France durant cette période.

(*) La ligne de vie, la ligne d'espoir. Le colis postal durant les deux guerres mondiales - Comité pour l'Histoire de la Poste
Un bureau postal des prisonniers de guerre a été installé le 11 novembre 1939 (*) au sein du bureau de poste Paris-15 situé au 19 rue d'Alleray dans le XVe arrondissement.

Ce bureau est probablement celui qui a été doté des cachets Paris-prisonnier de guerre (jusqu'au 9 février 1940) et Paris-centralisateur fin 1939 et après le 9 février 1940.

C'est également probablement en son sein qu'était contrôlé le courrier des prisonniers de guerre et appliquées les marques de contrôle postal UP50 à UP53.


Cachet Paris-prisonniers de guerre utilisé de fin 1939 au 9 février 1940 (puis réutilisé ponctuellement après l'armistice)
cachet Paris-Centralisateur utilisé aux débuts du fonctionnement du bureau des prisonniers de guerre et du 9 février 1940 à l'armistice de 1940. Réutilisé après l'armistice sur la correspondance commerciale interzones.

En dépit de l'interruption des relations postales entre la France et l'Allemagne, le courrier des prisonniers de guerre devait être échangé en vertu de la convention de Genève de 1929. L'échange de courrier de prisonniers devait être organisé via la Suisse, pays neutre qui entretenait des relations postales aussi bien avec l'Allemagne qu'avec la France.

Le courrier provenant d'Allemagne à destination des prisonniers de guerre était contrôlé en Allemagne soit par l'ABP Francfort (en charge du contrôle du courrier à destination de la Suisse, probable point d'échange du courrier) soit par l'ABP Cologne (en charge du contrôle du courrier des prisonniers de guerre). A leur arrivée en France, ces courriers étaient contrôlés par la commission UP, en particulier semble-t-il par la commission UP50.

 
 
     
 
Enveloppe envoyée le 20 décembre 1939 de Trèves (Trier) pour le SP 363 attribué aux prisonniers de guerre de la IIIème armée française. La lettre a été contrôlée en Allemagne probablement par l'ABP Francfort (Landsmann bande EV2.1), et en France par la commission de contrôle UP50. Cachet de transit Paris-prisonniers de guerre.
 
 
     
 
Carte envoyée le 7 janvier 1940 (date manuscrite) par un prisonnier allemand de la IIème armée française (SP 362). La carte est passée le 11 janvier 1940 par le bureau des prisonniers de guerre de Paris qui a apposé son cachet, et elle a été contrôlée par la commission UP50. Griffe Prisonniers de guerre.
 
 
     
 
Enveloppe envoyée le 5 février 1940 de Berlin de la part de "l'oeuvre de secours pour les internés et prisonniers de guerre de l'Eglise Evangélique Allemande" à destination du bureau postal des prisonniers de guerre, 19 rue d'Alleray, redirigée vers le SP 363 attribué aux prisonniers de guerre de la IIIème armée française, et vers l'état-major, 2ème bureau au secteur postal 45 (attribué au quartier général de la IIIème armée). La lettre a été contrôlée en Allemagne par l'ABP Francfort (numéro 259 encadré, marque caractérisque d'une manutention au sein de ce centre de contrôle), et en France par la commission de contrôle UP50.
 
 
     
 
Enveloppe envoyée le 20 février 1940 de Hönningen à destination du SP 363 attribué aux prisonniers de guerre de la IIIème armée française. La lettre a été contrôlée à Francfort au départ, a transité par le bureau Paris-centralisateur et a été contrôlée par la commission de censure UP50.
 
 
     
 
Enveloppe envoyée le 17 mars 1940 prise en charge par le bureau ambulant ferroviaire de la ligne Soest-Nordden à destination du SP 363 attribué aux prisonniers de guerre de la IIIème armée française. La lettre a été contrôlée à Cologne au départ, a transité par le bureau Paris-centralisateur et a été contrôlée par la commission de censure UP50.