source : http://www.crdp-strasbourg.fr/data/histoire/alsace-39-45a/
Dès 1939 les zones frontalières sont évacuées. Ainsi Strasbourg est quasiment vidée de ses habitants, de ses entreprises et de ses administrations.
Les habitants sont évacués vers le centre et le sud-ouest de la France, ce qui n'est pas sans poser des problèmes de logistique et de cohabitation. Les évacués civils sont ainsi répartis au 29 novembre 1939 (source A.N. F 23 225 papiers LOUVELS, télégrammes des préfets cité par http://alain.gievis.chez-alice.fr/DEFAITE/refugies.html) : Cher : 6 997 , Creuse : 19 081 , Dordogne : 97 550 , Indre : 71 610 , Vienne : 72 700 , Haute-Vienne : 63 000 secourus.
La préfecture du Bas-Rhin et la mairie de Strasbourg sont repliés à Périgueux et les comptes chèques postaux de Strasbourg (C.C.P.) à Limoges.
De nombreuses entreprises évacuent également la zone frontalière et replient leur siège dans d'autres régions.
Lettre envoyée le 22 août 1940 par la société d’Assurance Rhin et Moselle repliée à Périgueux suite à l’évacuation des zones frontalières Alsaciennes.
Lettre recommandée envoyée de Paris le 28 mai 1941 à destination de la mairie de Thionville repliée à La Rochelle, et réexpédiée à Diedenhofen (nom allemand de Thionville) en Moselle annexée au Reich.
L'offensive allemande de mai 1940 a contourné la ligne Maginot : ce n'est qu'à la fin de l'offensive, une fois la victoire acquise, que les nazis sont venus occuper l'Alsace et la Moselle.
En Moselle, Metz est déclarée ville ouverte le 14 juin 1940 et le 17 juin 1940 les troupes allemandes entrent dans la ville.
En Alsace, les villes de Colmar, Mulhouse et Strasbourg sont occupées les 17, 18 et 19 juin.
L'Alsace et la Moselle sont annexées de facto par le rétablissement des frontières de 1871, au mépris du droit international. L'Alsace prend le nom allemand d'Elsaß et la Moselle (Lorraine) de Lothringen, chacun formant une circonscription administrative (Chef der Zivilverwaltung Gebiet ou CdZ-Gebiet).
Les relations postales sont interrompues entre la France et l'Alsace-Moselle. Une griffe Relations postales suspendues / retour à l’envoyeur est apposée du 13 août 1940 au 18 novembre 1940.
Lettre envoyée le 5 novembre 1940 de Paris à destination de Mulhouse en Alsace annexée et refoulée avec apposition de la griffe Relations postales suspendues / retour à l’envoyeur.
Une seconde griffe Conditions d’admission modifiées / Se renseigner dans les Bureaux de Poste est apposée lorsque la lettre passe par les rebuts afin de rechercher l'expéditeur.
Lettre envoyée le 29 septembre 1940 de Paris à destination de Mulhouse en Alsace annexée et refoulée avec apposition des griffes Relations postales suspendues / retour à l’envoyeur et Conditions d’admission modifiées / Se renseigner dans les bureaux de poste.
Les relations postales entre la France (zone occupée uniquement) et l'Allemagne y compris l'Alsace-Moselle sont rétablies le 15 novembre 1940.
Les cachets français vont progressivement disparaître; beaucoup plus lentement en Moselle qu'en Alsace toutefois. Des cachets de fortune en caoutchouc sont fabriqués, mais on connait également des cachets fabriqués à partit des cachets français, ainsi que des plis acheminés par la Feldpost allemande.
Lettre envoyée le 30 juillet 1940 de Florange (Moselle annexée) via la Feldpost à destination de la Suisse, avec contrôle de l’A.B.P Francfort.
Carte envoyée le 26 novembre 1940 avec cachet de service de la Standortkommandantur Mülhausen et cachet muet militaire fabriqué à partir d’un cachet français.
Les nazis entreprennent alors la germanisation de l'Alsace-Moselle anexée : l'allemand devient langue officielle, les noms de lieux et l'administration sont germanisés, la monnaie en cours est le Reichsmark.
Lettre envoyée de Straßburg (Elsaß) avant le 15 août 1940 affanchie au moyen d’un timbre français à 1F. (tarif français) et oblitérée d’un cachet temporaire allemand Straßburg Neudorf.
Les timbres français cessent d'avoir cours en Alsace le 15 août 1940. Les tarifs allemands sont alors applicables et des séries allemandes au type Hindenburg surchargées Elsaß et Lothringen sont mises en circulation.
Les tarifs applicables entre l'Alsace-Moselle et la France sont bien entendus les tarifs des relations internationales.
Carte postale ordinaire au type Iris envoyée le 12 mai 1941 d’Ambérieu-en-Bugey (Ain) à destination de Nilvingen (Moselle annexée). La carte est envoyée au tarif intérieur français au lieu du tarif étranger et a été taxée à 14 Pfenning.
Des commissaires-liquidateurs, les Stillhaltekommissar für das Organisationswesen, sont chargés de reprendre la gestion des affaires économiques et culturelles et de nommer des administrateurs pro-nazis.
Lettre recommandée en franchise envoyée le 9 janvier 1941 par le Stillhaltekommissar für das Organisationswesen in Lothringen (commissaire aux séquestres) en charge de la confiscation et la germanisation des affaires économiques et culturelles.
L'administration allemande ainsi que le N.S.D.A.P (Nazionalsozialistische Deustche Arbeiterpartei, parti nazi) investissent l'Alsace et la Moselle.
Lettre à en-tête du parti nazi (N.S.D.A.P.) envoyée le 27 juillet 1943 de Gebweiler (Elsaß) et affranchie au moyen d’un timbre de service (Dienstmarke) à 8 Pfennig correspondant au port local du premier échelon.
Lettre de service envoyée par l’Oberstadtkommissar de Straßburg (Elsaß) avec affranchissement de machine illustrée et slogan « Straßburg die Wunderschöne » (Strasbourg la merveilleuse).
A partir de 1942 les timbres surchargés Elsaß et Lothringen sont retirés et sont remplacés par des timbres au type Hitler. Des timbres Hindenburg non surchargés sont également utilisés, notamment sur les bordereaux de colis postaux.
Le service militaire obligatoire fut instauré pour les Alsaciens et Mosellans le 25 août 1942. Ces Malgré-Nous furent enrôlés de force dans la Wehrmach et la Waffen-SS.
Lettre envoyée par avion le 28 avril 1944 par un soldat alsacien enrôlé dans la Wehrmacht (Malgré-Nous).
Après les débarquement de Normandie (6 juin 1944) et de Provence (15 août 1944), puis la libération de Paris (19 au 25 août 1944), les troupes alliées progressent dans la libération du territoire français. Dans une logique d'obtention de la capitulation allemande, les alliés vont chercher à atteindre Berlin, et l'Alsace-Moselle est la première étape de la progresssion vers l'Allemagne.
septembre 1944 : travaux de fortification allemands en prévision d'une attaque alliée.
22 octobre 1944 : application en Alsace-Moselle du Volksturm : levée en masse des hommes de 16 à 60 ans.
mi-novembre 1944 : début de l'offensive alliée depuis les Vosges.
21 novembre 1944 : libération de Metz par les troupes américaines.
21 novembre 1944 : libération de Mulhouse par les troupes du général Béthouart.
23 novembre 1944 : libération de Strasbourg par les troupes du général Leclerc.
4 décembre 1944 (circulaire 1D): suspension de l'acheminement du courrier privé en Alsace-Moselle. Seuls sont admis les courriers officiels (lettres officielles missives dont l'expéditeur et le destinateur sont l'un et l'autre des fonctionnaires ou des représentants de l'autorité publique), les correspondances originaires des prisonniers de guerre et des travailleurs français en Allemagne, les envois de sérums et vaccins, les plis de service de la S.N.C.F., les plis urgents adressés par le service central de la Croix-Rouge à ses organismes locaux.
2 févier 1945 : libération de Colmar (l'intégralité de la poche de Colmar est libérée le 9 février 1945).
18 mars 1945 : reprise de la circulation des cartes postales privées.
3 mai 1945 : reprise généralisée de la circulation des lettres.
Lettre envoyée le 30 avril 1945 par un soldat du SP 50 220 dans Strasbourg libéré avec cachet allemand Strassburg limé afin d’effacer le nom allemand et censure française STA (Strasbourg) de la Libération. A cette date seules les lettres officielles ou militaires peuvent circuler.
Carte postale envoyée le 26 juin 1945 par un soldat du 34e Régiment d’Infanterie de Colmar libérée. La carte est en franchise postale, le timbre allemand est ici superflu.
Les Comités de la Libération sont chargés de la dénazification et de l'épuration.
Lettre envoyée le 18 août 1945 par le comité de Libération de Sainte-Marie-aux-Mines à destination du Centre de Libération de Colmar.