- 16 juin 1940 : Pétain remplace Paul Raynaud à la Présidence du Conseil.
- 17 juin 1940 : Pétain demande un armistice.
- 22 juin 1940 : signature de l'armistice franco-allemand à Rethondes : la France est séparée en deux zones par la ligne de démarcation.
- 2 juillet 1940 : le gouvernement s'installe à Vichy.
- 10 juillet 1940 : le Parlement vote les pleins pouvoirs au président du conseil Pétain.
- 11 juillet 1940 : Pétain promulgue les actes constitutionnels mettant fin à la IIIème République et instaurant l'Etat Français dont il devient chef de l'Etat. Le 12 juillet, Pierre Laval est nommé vice-président du Conseil.
- 3 octobre 1940 : Promulgation du statut des Juifs, les excluant de la fonction publique, des universités, de la presse et du cinéma (publié au JO le 18 octobre 1940).
- 4 octobre 1940 : début de l'internement des Juifs étrangers dans les camps français de la zone non-occupée.
- 24 octobre 1940 : rencontre Pétain - Hitler à Montoire-sur-le-Loir (Loir-et-Cher) qui scelle la collaboration entre le régime de Vichy et l'Allemagne nazie; le 30 octobre Pétain prononce une allocution et déclare j'entre aujourd'hui dans la voie de la collaboration.
-13 décembre 1940 : Pétain fait arêter et démet de ses fonction Pierre Laval, dont il se méfie de l'influence grandissante et de la grande proximité avec l'Allemagne nazie. Il est remplacé à la vice-présidence par Pierre-Etienne Flandin.
- 10 février 1941 : l'Amiral Darlan devient vice-président du conseil suite à la démission de P.E. Flandin.
- 29 mars 1941 : création du commissariat aux questions juives dirigé par Xavier Vallat.
- 27-28 mai 1941 : signature des Protocoles de Paris entre Darlan et Otto Abetz, mettant notamment à disposition de l'armée Allemande les aérodromes du Levant français, le port tunisien de Bizerte et le port de Dakar; bien que non ratifiés, ces accords provoquent les opérations alliées au Levant.
- 14 juillet 1941 : Signature de l'armistice de Saint-Jean d'Acre en Syrie : la France Vichyste perd le Levant qui passe aux mains des Forces Françaises Libres.
- 18 avril 1942 : rappel de Pierre Laval qui devient chef du gouvernement.
- 5 mai 1942 : débarquement Britannique à Diego-Suarez (Madagascar).
- 22 juin 1942 : mise en place de la Relève : des travailleurs volontaires français en Allemagne en échange de retour de prisonniers de guerre/
- 17 juillet 1942 : Rafle du Vél d'Hiv : 12 884 Juifs Parisiens sont arrêtés par la police française et conduits au vélodrome d'Hiver et à Drancy.
- 7 août 1942 : premier convois de Juifs étrangers en provenance de zone libre, livrés aux nazis par le régime de Vichy.
- 4 septembre 1942 : loi de réquisition des ouvriers français promulguée du fait de l'échec de la Rélève et du volontariat.
- 8 novembre 1942 : débarquement allié en Afrique du Nord; les colonies françaises d'Afrique se rallient aux alliées; début de la lutte pour le pouvoir entre les généraux de Gaulle et Giraud.
- 11 novembre, en réaction au débarquement allié en AFN, l'armée allemande envahit la zone non-occupée. Devant l'avance allmande, la flotte française stationnée à Toulon se saborde le 26 novembre 1942.
- 30 janvier 1943 : création de la Milice, sur la base du service d'ordre légionnaire.
- 16 février 1943 : instauration du Service du Travail Obligatoire (S.T.O) imposant le départ d'ouvriers français en Allemagne.
- 6 juin 1944 : débarquement allié en Normandie.
- 15 août 1944 : débarquement allié en Provence.
- 20 août 1944 : Pétain quitte Vichy pour l'Allemagne; Pétain, Laval et les derniers fidèles seront assignés à résidence à Sigmaringen.
- 19-25 août 1944 : Libération de Paris.
- 31 août 1944 : installation du Gouvernement Provisoire de la République Française à Paris.
Le régime de Vichy est instauré par le vote du 10 juillet 1940 accordant les pleins pouvoirs à Pétain. La République disparaît de fait avec ce vote et par la promulgation le lendemain des lois constitutionnels instaurant l'Etat français.
La France occupée est alors morcelée en vertu des conditions de l'armistice signé entre la France et l'Allemagne le 22 juin 1940 :
Pétain, chef de l'Etat, et son entourage instaurent un régime dont l'idéologie officielle est la Révolution Nationale.
Se pose alors la question de l'organisation de la vie politique en France. Les anciens partis de la IIIème République sont dicrédités par la défaite et par le sentiment de scandale et de corruption laissé par la vie politique de l'entre-deux-guerres.
L'idée d'un parti unique de type fasciste, encouragée par des collaborationnistes tels que Xavier Vallat ou Marcel Déat, ne s'impose pas. Pétain (conseillé par du Moulin de Labarthète), fort de son aura héritée de la guerre de 1914-18, préfère s'appuyer sur les puissantes associations d'anciens combattants qu'il regroupe en une association unique dévouée à la cause de la Révolution Nationale.
La Légion Française des Combattants est ainsi créée le 29 août 1940.
La loi du 19 novembre 1941 élargit l'association en Légion française des combattants et des volontaires de la Révolution nationale afin de permettre l'intégration de membres n'ayant pas combattu.
La collaboration est une attitude qui a pris des formes variées et qui a évolué entre 1940 et 1944. Elle a été à la fois le fait du régime installé à Vichy, et de partisans idéologiques de l'Allemagne nazie.
Le régime de Vichy met en place des lois antisémtites (loi portant statut des Juifs du 3 octobre 1940, loi relative aux ressortissants étrangers de race juive du 4 octobre 1941 et loi du 2 juin 1941) interdisant de nombreuses professions aux Juifs et instituant l'internement administratifs des juifs étrangers.
Le régime de Vichy hérite d'un système de camps mis en place sous la IIIème République qu'il va amplifier. Leur utilisation va également être modifiée en ajoutant un dimension raciale : si le régime de Vichy comme la IIIème République interne administrativement des opposants politiques et les réfugiés espagnols toujours sur le sol français, ce sont rapidement les Juifs qui sont arrêtés et internés en vertu de ces lois antisémites.
Un chapitre dédié est consacré à l'internement sous le Régime de Vichy.
Des partis d'idéologie fascistes et ouvertement pro-nazis se sont développés en France, notamment à Paris. Ces partis parisiens, le Rassemblement national populaire (RNP) et le Parti populaire français (PPF), complémentent acquis aux idées nazies, s'opposent violemment au gouvernement de Vichy, jugé pas assez dur et trop pro-anglais.
Aux côtés des partis collborationnistes, des organisations sont également ouvertement collaborationnistes : le Groupe Collaboration, d'Alphonse de Châteaubriand, le Comité d’action antibolchévique (CAA), de Paul Chack, le Parti ouvrier et paysan français (POPF) de Marcel Gitton, le Comité ouvrier de secours immédiat (COSI) de par Georges Yvetot.
Carte postale illustrée reproduisant l’affiche de l’’exposition de propagande « l’Europe en marche contre le Bolchevisme » qui s’est tenue à Paris salle Wagram du 1er mars au 15 juin 1942, envoyée depuis le bureau de poste temporaire de l’exposition. Cette exposition organisée par le Comité d’Action Antibolchevique de Paul Chak était financée conjointement par le régime de Vichy et les Allemands, et visait à « montrer le grave danger représenté par le communisme ».
La vie quotidienne est marquée par les pénuries dues à la fois à la désorganisation de l'économie (1 845 000 français sont prisonniers en Allemagne, auxquelles s'ajoutent à partir de 1943 les quelques 600 000 requis du STO : ce sont autant de bras qui manquent à l'industrie, aux services et à l'agriculture) et aux réquisitions allemandes.
Les tickets de rationnement permettant d'accéder aux denrées de première nécessité (matières grasses, viande, fromage, pain et sucre) sont mis en place en octobre 1940. Un marché parallèle, dît marché noir se développe pour les plus aisés.
Carte postale humoristique envoyée de Saint-Raphaël le 8 avril 1942, moquant le système des tickets de rationnement en place depuis octobre 1940.